LA TRIBUNE DU MOIS
 
92 Express - février 2003
 
SECURITE ROUTIERE ET TRANSPORTS EN COMMUN
 
 
La sécurité routière est, aujourd'hui, érigée au rang de cause nationale. En France, avec plus de 8000 tués sur les routes chaque année, la situation, l'une des plus mauvaises d'Europe, le justifie amplement.
Dans notre département, le bilan est tout aussi intolérable avec 22 morts pour le seul premier semestre de l'année 2002. Ce constat m'a conduit à attirer à plusieurs reprises l'attention de l'assemblée départementale sur l'urgence de la mise en oeuvre d'un plan de résorption des points dangereux du réseau routier de notre département. Nombre de ces points sont facilement identifiables. Un calendrier de résorption de ces points noirs, avec des aménagements adaptés, doit être rendu public pour marquer l'engagement de notre collectivité. Au bénéfice de tous : piétons, usagers de deux roues, automobilistes.
D'autres mesures pourraient compléter utilement ce plan : coordination accrue des différents acteurs, formation précoce des jeunes etc. Surtout, la sécurité routière passe, et c'est évident dans notre département au tissu urbain dense, par une remise en cause du "tout-automobile" qui est aussi source de pollution, de bruit, de coupures dans nos villes par les grands axes de circulation.
C'est pourquoi le contrat de plan État région 2000-2006, initié par la gauche et donnant la priorité aux transports en commun, constitue une rupture forte et indispensable. En effet, les projets prévus changeront considérablement la donne quant à l'offre de transports dans les Hauts-de-Seine. Deux lignes de tramway, Châtillon-Vélizy et Saint-Denis-Colombes permettront notamment de développer ce qui manque le plus cruellement dans notre région, les liaisons interbanlieues.
Le groupe socialiste nourrit cependant de légitimes interrogations quant à la réalisation pleine et effective du volet transports de ce contrat. À plusieurs reprises, le nouveau gouvernement a montré le peu d'empressement qu'il avait à assumer les engagements de l'État et l'on peut craindre que ces projets soient reportés, réalisés a minima, voire même supprimés.
Élu de Montrouge, je ne peux qu'être inquiet de l'aboutissement du prolongement de la ligne 4 du métro. Ce projet n'est jamais cité par la nouvelle majorité, pas plus que par le Syndicat des transports d'Ile-de-France. Face à ce qui constituerait une formidable désillusion tant pour les Montrougiens que pour les Balnéolais et une incohérence dans le maillage du sud du département, je suis, avec Philippe Bassinet, conseiller régional, intervenu auprès des autorités compétentes afin que les engagements pris soient tenus. Les élus socialistes seront, de même, attentifs à ce que les orientations en matière de transports publics du contrat de plan État-région soient maintenues.
Plutôt que de tergiverser, il faut saisir cette chance historique de faire franchir une étape décisive aux transports en commun dans les Hauts-de-Seine.

Wilfrid Vincent, Conseiller général (Canton de Montrouge)
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