- L'Etat se désengage
- sur le dos du contribuable local
Lors du débat sur les orientations budgétaires
2003, le groupe socialiste a souligné l'embarras des conseillers
généraux de droite contraints d'avouer que leurs
amis au gouvernement pèchent par excès d'optimisme
quant aux prévisions de croissance et de rester muets
sur les conséquences des décisions récentes
et à venir du gouvernement. La droite départementale
s'est donc limitée à critiquer deux grandes avancées
sociales du gouvernement de Lionel Jospin - l'allocation personnalisée
d'autonomie et les emplois créés par les 35 heures
- qu'elle range au rayon des contraintes financières,
pour se féliciter ensuite de leur remise en cause par
le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin!
- Pas un mot de leur part sur les dotations de l'État
pour 2003 qui font perdre du pouvoir d'achat aux collectivités
locales, pas un mot sur la violation gouvernementale du pacte
de solidarité et de croissance par un État qui
n'honore pas la régularisation de ses dotations de l'année
passée, pas un mot sur la décision inique de ce
même gouvernement d'augmenter les cotisations " patronales
" à la caisse nationale de retraite des agents des
collectivités locales, tandis que les cotisations "
patronales " des entreprises sont revues à la baisse
!
Et inutile de s'étendre sur les transferts programmés
du désengagement de l'État qui se profile dans
le cadre d'une décentralisation libérale qui tourne
le dos à l'égalité républicaine.
Les élus locaux de droite ont de quoi être gênés
des perspectives fiscales, d'un Etat qui n'assume pas ses choix
et qui transfère la diminution de l'impôt sur les
revenus directement sur la fiscalité locale dont chacun
connaît le caractère injuste.
Les socialistes définissent de vraies priorités.
Face à ce mutisme, le groupe socialiste a choisi de débattre
en définissant quelques priorités budgétaires
pour 2003 dans le cadre des compétences confiées
aux départements par les lois de décentralisation
républicaine, portées par la gauche et que la droite
n'a cessé de combattre : l'action sociale, les collèges,
la sécurité de la voirie départementale,
la prévention spécialisée. Sur ces deux
dernières compétences, nous nous sommes déjà
exprimés dans cette tribune. Aussi, voulons-nous insister
sur 3 autres priorités que le conseil général
peut assurer sans augmentation de la pression fiscale :
- La première priorité concerne l'accueil
de la petite enfance dont les insuffisances dans les Hauts-de-Seine
pèsent sur les familles. Depuis 1996, le désengagement
du conseil général est incompréhensible
car à contre-courant de l'évolution de la société.
Il faut un vrai plan départemental pour le développement
des crèches, pour les haltes-garderies toujours ignorées
par le département, pour aider les familles aux revenus
modestes ignorées par l'Aged à pouvoir recourir
aux alternatives à la crèche.
La deuxième priorité concerne le logement dans
les Hauts-de-Seine. Plus de la moitié des habitants
ne peuvent se loger au prix du marché et ont des revenus
qui les autorisent à bénéficier d'un logement
aidé. Or, l'offre de tels logements dans les Hauts-de-Seine
est deux fois plus faible que la demande. Faute de logements
aux loyers accessibles, toutes ces familles et les jeunes qui
veulent décohabiter sont contraints de partir vers la
périphérie de notre région, toujours plus
loin. Notre département déjà dense ne peut
se permettre de poursuivre sa frénésie de constructions
de logements de haut standing qui alimentent la spéculation
des promoteurs immobiliers et renchérit un peu plus encore
le coût du foncier. Nous devons, au contraire, construire,
quand l'espace le permet, des logements sociaux intégrés
à leur environnement et plus encore acquérir pour
réhabiliter les logements privés dégradés
en garantissant des loyers accessibles aux demandeurs de logement.
Pour cela, il faut revoir à la hausse les subventions
de surcharge foncière afin d'atteindre l'équilibre
des plans de financement tout en évitant de créer
des tours ou des barres d'un autre âge.
Enfin, la troisième priorité vise les collégiens.
Il faut poursuivre la rénovation des collèges,
les moderniser et en créer de nouveaux pour atteindre
l'objectif d'un collège à taille humaine ne dépassant
pas les 600 élèves. Dans le cadre des actions menées
au sein des collèges, après le quotient familial
pour les cantines, nous revendiquons toujours l'instauration
d'une bourse départementale pour les collégiens
et dénonçons la suppression des milliers de postes
de surveillants. Mais notre propos concerne aussi les collégiens
en dehors du temps scolaire. Dès qu'ils sortent du collège,
certains ont la chance de pratiquer une activité culturelle
ou sportive mais beaucoup d'autres sont livrés à
eux-mêmes. Ne nous masquons pas la face par un unique discours
sur la responsabilité parentale qu'il faut savoir aussi
renforcer. Il nous revient de définir en partenariat avec
les communes un véritable contrat éducatif local
pour permettre à tous les collégiens de pouvoir
avoir accès à une pratique sportive ou culturelle
au quotidien dès qu'ils sortent du collège à
l'image des Parcs en sports qui ont prouvé leur intérêt
mais qui se limitent aux seules vacances scolaires. L'apprentissage
de la musique, des arts plastiques, un accompagnement individualisé
à la scolarité, l'accès aux nouvelles technologies
de l'information et de la communication seraient autant d'exemples
à développer pour donner toutes les chances aux
collégiens de s'épanouir et de réussir leur
formation initiale.
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